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Quoique les éléphans ne soient nulle part en si grand nombre que sur la côte de l’Ivoire, il s’en trouve beaucoup aussi sur la partie de la côte d’Or qui s’avance de l’intérieur des terres jusqu’au rivage de la mer. Anta n’en est jamais dépourvu.

Les éléphans de la côte d’Or ont douze ou treize pieds de hauteur, et sont par conséquent moins grands que ceux des Indes orientales, auxquels les voyageurs donnent le même nombre de coudées. C’est la seule différence qui mérite d’être remarquée.

L’éléphant se nourrit particulièrement d’une sorte de fruit qui ressemble à la papaye, et qui croît sauvage dans plusieurs parties de la Guinée. L’île de Tesso en est remplie, et c’est apparemment ce qui invite ces animaux à s’y rendre en grand nombre. Ils passent le canal à la nage. Un esclave de la compagnie blessa un éléphant dans cette île ; et, n’ignorant pas ce qu’il avait à craindre de sa furie, il se réfugia aussitôt dans un bois voisin. L’éléphant s’efforça de le suivre ; mais, soit qu’il fut affaibli par sa blessure ou retardé par l’épaisseur des arbres, il abandonna les traces de son ennemi pour repasser le canal à la nage. Il mourut en chemin, et les Nègres profitèrent de la marée pour le conduire dans la baie de Féro, où ils commencèrent par lui arracher les dents, et firent ensuite un festin de sa chair. On assure que le mouvement d’un éléphant dans l’eau est plus prompt que celui d’une cha-