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loupe à dix rameurs, et qu’à terre il est aussi léger qu’un cheval à la course.

On ne voit point d’éléphans blancs sur la côte d’Or, quoiqu’on dise dans quelques relations qu’il s’en trouve plus loin dans l’Afrique le long du Niger, dans l’Abyssinie et dans le pays de Zanguébar.

Les panthères sont en fort grand nombre sur toute la côte. Elles y portent le nom de bohen. On connaît l’extrême férocité de ces animaux. Un homme qui se hasarde seul dans un bois est menacé à tout moment de leurs insultes, et n’a de ressource que dans son adresse et son courage. Peu de temps après l’arrivée de Bosman, un domestique du facteur de Sokkonda fut dévoré à cent pas de son comptoir. Dans le même temps, et près du même lieu, un Nègre qui allait couper du bois avec sa hache, rencontra une panthère qui fondit sur lui ; mais, après un long combat, le Nègre lui ôta la vie d’un coup de hache, et revint couvert de sang et de blessures. En 1693, tandis que Bosman commandait dans le même fort, il ne se passait pas de nuit où les panthères n’enlevassent quelques moutons de son troupeau et de celui des Anglais ses voisins. Un jour, en plein midi, un de ces furieux animaux pénétra dans la loge et dévora deux chèvres. Bosman, qui s’en aperçut, se hâta de sortir avec son canonnier, deux Anglais et quelques Nègres, tous armés de mousquets. Ils poursuivirent le monstre, et le virent entrer dans