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son sac. Il n’aime pas moins les rats, et les avale entiers ; on prend quelquefois plaisir à lui faire rendre gorge. Les Hollandais avaient un de ces animaux qu’ils laissaient courir dans les ouvrages extérieurs de leur fort ; ils l’avaient accoutumé à vider quelquefois devant eux son réservoir, d’où ils voyaient sortir un rat à demi digéré : un autre de leurs amusemens était de lâcher sur lui un chien, ou même un enfant, pour le mettre dans la nécessité de se défendre : ses seules armes étaient son bec, dont il se servait assez adroitement pour pincer, mais sans être capable de nuire beaucoup.

Pendant le séjour de Bosman dans le pays ; on tua sur la rivière d’Apan un oiseau assez semblable au pokko, mais si grand, lorsqu’il se tient sur ses jambes et la tête levée, qu’il surpasse de beaucoup la hauteur d’un homme : son plumage était mêlé de noir, de blanc, de rouge, de bleu et de plusieurs autres couleurs : il avait les yeux jaunes et très-grands. Bosman le regarde comme un animal fort extraordinaire : les Nègres mêmes ignoraient son nom[1].

Bosman reconnaît qu’il est impossible de décrire toutes les différentes espèces d’abeilles, de chenilles, de grillons, de sauterelles, de vers, de fourmis et d’escargots qui se forment et qui se renouvellent sans cesse dans le pays.

  1. Ces pokkos ressemblent à l’oie de Guinée mal décrite. Pour les rendre plus merveilleux, on leur a appliqué des traits particuliers au pélican