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de prendre la fuite, il résolut d’attendre chez lui les femmes du roi. Elles parurent bientôt, et, surprises de le voir, elles le pressèrent de se retirer, pour leur laisser la liberté d’exécuter leurs ordres : au lieu d’obéir, il avait placé autour de lui deux milliers de poudre ; et, leur déclarant qu’il n’avait rien à se reprocher, il jura que, si elles s’approchaient, il allait se faire sauter avec tout ce qui était autour de lui ; cette menace leur causa tant d’effroi, qu’elles se hâtèrent de retourner au palais pour rendre compte au roi du mauvais succès de leur entreprise : les amis du Nègre l’avaient servi dans l’intervalle, et les preuves de son innocence parurent si claires, qu’elles firent révoquer la sentence. Les rois ont établi la même méthode pour humilier quelquefois, les grands : lorsqu’ils sont choqués de leur orgueil, ils envoient deux ou trois mille femmes pour ravager les terres de ceux qui manquent de soumission pour leurs ordres, ou qui rejettent des propositions raisonnables. Le respect va si loin pour les femmes, que, personne n’osant les toucher sans se rendre coupable d’un nouveau crime, le rebelle aime mieux prêter l’oreille à des propositions d’accommodement que de se voir dévorer par une légion de furies, ou de violer une loi fondamentale de l’état.

La plupart des autres crimes sont punis par une amende pécuniaire au profit du roi.

La loi du talion est fort en usage ; le meur-