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vaisseaux ; on les nomme Bodado, Arbon, Gatton et Meiberg.

Quoique le royaume soit fort peuplé, il s’en faut beaucoup qu’il le soit autant que celui d’Ardra, du moins à proportion de la grandeur. Les villes y sont très-éloignées l’une de l’autre sur la rivière et sur la côte. La capitale est considérable.

En général, les habitans du royaume de Benin sont d’un fort bon naturel, doux, civils et capables de se rendre à la raison, lorsqu’on emploie de bonnes manières pour les persuader. Leur faites-vous des présens, ils vous en rendent au double. Si vous leur demandez quelque chose qui leur appartienne, il est rare qu’ils le refusent, quoiqu’ils en aient eux-mêmes besoin. Mais les traiter durement, ou prétendre l’emporter par la force, c’est s’exposer à ne rien obtenir. Ils sont habiles dans les affaires, et fort attachés à leurs anciens usages. En se prêtant un peu à leurs idées, il est aisé d’entreprendre avec eux toutes sortes de commerce.

Entre eux ils sont civils et complaisans dans la société, mais réservés et défians dans les affaires. Ils traitent tous les Européens avec politesse, à l’exception des Portugais, pour lesquels ils ont de l’aversion ; mais ils ont une prédilection déclarée pour les Hollandais.

On représente les Nègres de Bénin comme un peuple ennemi de la violence, juste à l’égard des étrangers, et si plein de déférence