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on y fait entrer des troupeaux de porcs pour les garantir des ardeurs du soleil. Le fruit ressemble beaucoup à la courge.

Les peuples qui habitent le royaume de Loango portent le nom de Bramas. Ils sont soumis à la rigoureuse pratique de la circoncision. Ils exercent le commerce entre eux. Ils sont vigoureux et de haute taille ; civils, quoique anciennement leur férocité les ait fait passer pour anthropophages ; livrés à tous les excès du libertinage ; avides de s’enrichir, mais généreux et libéraux les uns à l’égard des autres ; passionnés pour le vin de palmier, sans aucun goût pour celui de la vigne ; et sans cesse entraînés par leurs superstitions.

Le mariage, dans le royaume de Loango, est si débarrassé de cérémonies et de formalités, qu’à peine se soumet-on à demander le consentement des pères. On jette ses vues sur une fille de l’âge de six ou sept ans, et lorsqu’elle en a dix, on l’attire chez soi par des caresses et des présens. Cependant il se trouve des pères qui veillent soigneusement sur leurs filles jusqu’à l’âge nubile, et qui les vendent alors a ceux qui se présentent pour les épouser. Mais une fille qui se laisse séduire avant le mariage doit paraître à la cour avec son amant, déclarer sa faute, et demander pardon au roi. Cette absolution n’a rien d’humiliant ; mais elle est si nécessaire, qu’on croirait le pays menacé de sa ruine par une éternelle sécheresse, si quelque fille coupable re-