Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/300

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Tous ces démêlés causèrent tant de préjudice à la religion, que le missionnaire Mérolla, étant à Khitombo, malheureux champ de la dernière bataille, n’y trouva presque personne qui fût disposé à recevoir les sacremens de l’Église.

Battel nous apprend que le pays de Sogno est voisin des mines de Demba, d’où l’on tire, à deux ou trois pieds de terre, un sel de roche d’une beauté parfaite, aussi clair que la glace, et sans aucun mélange ; on le coupe en pièces d’une aune de long, qui se transportent dans toutes les parties du pays, et qui s’y vendent mieux que toute autre marchandise.

San-Salvador, ainsi nommé par les Portugais, capitale du royaume de Congo, où les rois font leur résidence ordinaire, portait anciennement le nom de Banza, qui signifie, dans le langage de la nation, cour ou demeure royale. Elle est située à cent cinquante milles de la mer, sur une grande et haute montagne qui n’est presque qu’un seul rocher, et qui contient néanmoins une mine de fer ; le sommet offre une plaine d’environ dix milles de tour, bien cultivée, et si remplie de villes et de villages, que dans un si petit espace elle contient plus de cent mille âmes : les Portugais, charmés d’un si beau lieu, lui ont donné le nom d’Othéirio, c’est-à-dire perspective, parce qu’outre les agrémens du terrain méme, on y a celui de découvrir d’un coup d’œil toutes les plaines dont la montagne est environnée : elle est fort escarpée du côté de l’est ; mais sa hauteur