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n’empêche pas qu’elle n’ait quantité de sources, qui achèveraient d’en faire un séjour délicieux, si l’eau en était meilleure : les habitans tirent celle dont ils font usage d’une seule fontaine qui est du côté du nord, sur la pente de la montagne, où leurs esclaves vont la puiser dans des vaisseaux de bois et de cuir : la plaine est d’une fertilité extrême en grains de toutes les espèces ; elle a des prairies d’une herbe excellente et des arbres d'une verdure continuelle ; l’air y est aussi très-frais et très-sain : outre ce motif que les rois ont eu sans doute pour y établir leur demeure, ils n’y ont pas été moins engagés par la situation du terrain qui fait de leur palais une retraite inaccessible, et parce qu’étant au centre du royaume, il leur donne la facilité d’étendre leur attention de toutes parts à la même distance.

Il y a peu de régions aussi peuplées que le royaume de Congo. Carli assure hardiment que ses habitans sont innombrables ; les Mosicongos (tel est le nom qu’ils se donnent eux-mêmes) sont communément noirs, quoiqu’ils s’en trouve un grand nombre de couleur olivâtre : la plupart ont les cheveux noirs et frisés ; mais il s’en trouve aussi qui les ont roux : leur taille est moyenne, ; et si l’on excepte la couleur, ils ont beaucoup de ressemblance avec les Portugais ; les uns ont la prunelle des yeux noire, d’autres d’un vert de mer ; leurs lèvres ne sont pas grosses et pendantes comme celle des Nubiens et des autres Nègres.