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dre question à ces nouveau-venus pour savoir d’eux où ils vont et d’où ils viennent. Tout se passe avec un silence admirable. « On croirait, dit Mérolla, qu’ils veulent imiter les Locriens, ancien peuple d’Achaïe, qui, suivant le témoignage de Plutarque, punissait par une amende ceux qui se rendaient importuns par leurs questions. » Un jour Mérolla, traitant plusieurs Nègres qui lui avaient rendu quelque service, remarqua que le nombre de ses convives était fort augmenté. Comme il ne se croyait pas obligé de recevoir des inconnus, il demanda qui étaient ces étrangers. On lui répondit qu’on l’ignorait. » Pourquoi souffrez-vous, dit-il, que des gens qui n’ont pas de part à votre travail viennent partager votre nourriture ? » Ils lui répondirent simplement que c’était l’usage. Avec un peu de réflexion, cette charité lui parut si louable, qu’il fit doubler la portion commune.

On remarque peu de différence entre les édifices de Congo et ceux de toute la côte occidentale d’Afrique.

Ceux des habitans qui font leur demeure dans les villes tirent leur subsistance du commerce ; ceux qui demeurent à la campagne vivent de l’agriculture et de l’entretien des bestiaux ; ceux qui sont établis sur les bords du Zaïre et des autres rivières subsistent de la pêche ; d’autres gagnent leur vie à recueillir le vin de Tombo, d’autres à fabriquer les étoffes du pays. Il y a peu de Mosicongos qui ne