Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/315

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appliquent à leurs blessures, est leur propre urine. Ils ramassent les flèches qu’ils découvrent autour d’eux pour les employer contre ceux qui les ont tirées.

La succession au trône n’a point d’ordre établi ; du moins n’en a-t-elle pas qui ne puisse être renversé par la volonté des grands, sans aucun égard pour le droit d’aînesse ou pour la légitimité de la naissance. Ils choisissent entre les fils du roi celui pour lequel ils ont conçu le plus de respect, ou qu’ils croient le plus capable de les gouverner. Quelquefois ils rejettent les enfans pour donner la couronne au frère ou au neveu.

Dans le couronnement du roi, l’usage est de faire une proclamation qui prouve le crédit des Portugais dans ces contrées ; un héraut dit à haute voix : « Vous qui devez être roi, ne soyez ni voleur, ni avare, ni vindicatif ; soyez l’ami des pauvres ; faites des aumônes pour la rançon des prisonniers et des esclaves : assistez les malheureux ; soyez charitable pour l’église : efforcez-vous d’entretenir la paix et la tranquillité dans ce royaume, et conservez avec une fidélité inviolable le traité d’alliance avec votre frère le roi de Portugal. »

Ensuite deux seigneurs se lèvent pour aller chercher le prince, comme s’il était confondu dans la foule. L’ayant bientôt trouvé, ils l’amènent, l’un par le bras droit, l’autre par le bras gauche. Ils le placent sur le fauteuil royal, lui mettent la couronne sur la tête, les bracelets