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d’or aux poignets, et sur le dos un manteau noir, qui sert depuis long-temps à cette cérémonie. Alors on lui présente un livre d’évangiles, soutenu par un prêtre en surplis ; il y porte la main, et jure d’observer tout ce que le Héraut a prononcé. Toute l’assemblée jette aussitôt un peu de sable et de terre sur lui non-seulement comme un témoignage de la joie publique, mais encore pour l’avertir que sa qualité de roi n’empêchera pas qu’il ne soit réduit quelque jour en poudre. Il se rend ensuite au palais, accompagné de douze principaux nobles qui ont présidé à la fête.

Chaque province de Congo, quoique gouvernée par un des principaux seigneurs du royaume, sous le titre de mani, se divise en plusieurs petits cantons qui ont aussi leur mani particulier, mais d’un rang inférieur. Ainsi le mani ou le seigneur de Vamma, qui n’est qu’une division de province, n’est pas du même rang que le mani bamba, qui gouverne une province entière.

Le roi nomme dans chaque province un juge revêtu de son autorité pour la décision de toutes les causes civiles. Comme il n’y a point de lois écrites, les juges n’ont pour règle, dans l’exercice de leur juridiction, que leur caprice ou celui de l’usage ; mais leurs sentences ne vont jamais plus loin que l’emprisonnement ou l’amende. Dans les matières importantes, les accusés appellent au roi, seul juge des causes criminelles ; il porte sa sen-