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Négresses passent également pour esclaves, à moins que le père ne se détermine à les déclarer légitimes. À la moindre faute, ces misérables victimes sont vendues et transportées sans aucun égard pour les lois de la religion et de la nature. Un Portugais avait deux filles, l’une veuve et l’autre à marier : dans la vue de procurer un meilleur établissement à la seconde, il dépouilla l’autre de tout ce qu’elle possédait. Celle-ci ne pouvant rien opposer à cette injustice, prit une autre résolution, qu’elle ne fit pas difficulté de déclarer à Mérolla : « Je ne veux pas déplaire à mon père, lui dit-elle ; il est le maître de me traiter à son gré ; mais après sa mort je vendrai ma sœur, parce qu’elle est née de mon esclave, et je me dédommagerai sans bruit du tort qu’il me fait. » Voilà les abominations que produit le commerce des esclaves.

L’usage des pères, à la naissance de chaque enfant, est de jeter les fondemens d’une nouvelle maison pour le loger après son mariage ; les murs s’élèvent à mesure que l’enfant croît en âge. On n’a point d’autre chaux que la poudre des écailles d’huîtres calcinées au feu.

Les bornes du pays de Benguéla, que l’on nomme Bankella, sont, au nord, le royaume d’Angole, dont quelques-uns le regardent comme une partie ; à l’est, le pays de Djoggi-Kasandj, duquel il est séparé par la rivière Kounéni ; au sud, celui de Martaman, et la mer à l’ouest ; sa situation est entre 10 degrés