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blancs qui l’habitent est d’environ deux cents, que celui des Nègres est très-grand, que les maisons ne sont bâties que de terre et de paille, que l’église et les forts ne sont pas mieux.

Mérolla parle avec horreur d’un usage établi dans un port de ce royaume où son vaisseau relâcha : les femmes, d’intelligence avec leurs maris, emploient tous les artifices de leur sexe pour attirer d’autres hommes dans leurs bras, et livrent leurs amans au mari, qui les emprisonne aussitôt pour les vendre à la première occasion, sans avoir aucun compte à rendre de cette violence.

Dans toutes les parties du royaume d’Angole, on distingue quatre ordres de Nègres qui composent la nation : le premier, qui est celui des nobles, se nomme mokata ; on donne au second, dans la langue du pays, le titre d’enfant du domaine : il renferme tous les habitans libres, qui sont la plupart artisans ou laboureurs ; le troisième ordre est celui d’une sorte d’esclaves qui appartient au domaine de chaque noble, et qui passe de même à l’héritier ; enfin le quatrième est l’ordre des mokikas ou des esclaves ordinaires, qui s’acquiert par la guerre ou par le commerce.

En général, les habitans d’Angole et de Benguéla n’amassent point de richesses. Ils se contentent d’un peu de millet et de quelques bestiaux, de leur huile et de leur vin de palmier. Le principal commerce des Portugais et des autres Européens dans le royaume con-