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le piége. Lopez vit sur les bords de la Koanza un jeune éléphant qui était tombé dans une de ces tranchées. Les vieux, après avoir employé inutilement toute leur force et leur adresse pour le tirer du précipite, remplirent la fosse de terre, comme s’ils eussent mieux aimé le tuer et l’ensevelir que de l’abandonner aux chasseurs. Ils exécutèrent cette opération à la vue d’un grand nombre de Nègres, qui s’efforcèrent, en vain de les chasser par le bruit, par la vue de leurs armes, et par des feux qu’ils leur jetaient pour les effrayer.

Dapper observe que l’éléphant, après avoir été blessé, emploie toutes sortes de moyens pour tuer son ennemi ; mais que, s’il obtient cette vengeance, il ne fait aucune insulte à son corps : au contraire, son premier soin est de creuser la terre de ses dents pour lui faire un tombeau, dans lequel il l’étend avec beaucoup d’adresse, ensuite il le couvre de terre et de feuillage.

On trouve dans le royaume de Congo quantité de ces grands singes qu’on nomme orangs-outangs aux Indes orientales, et qui tiennent comme le milieu entre l’espèce humaine et les babouins. Nous en avons déjà parlé sous le nom de barris. Au Congo, l’on nomme les plus grands pongo, et les autres jockos : leur retraite est dans les bois. Ils dorment sur les arbres, et s’y font une espèce de toit qui les met à couvert de la pluie. Leurs alimens sont des fruits ou des noix sauvages ; jamais ils ne man-