Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/354

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dais ne commencèrent à s’établir au Cap qu’en 1650. Van-Rikbeck, chirurgien hollandais, revenant des Indes orientales, avait observé que le pays était naturellement riche et susceptible de culture, les habitans d’un caractère traitable, et le port sûr et commode. Il exposa ses observations devant les directeurs de la compagnie, qui firent équiper aussitôt trois vaisseaux pour une si belle entreprise, sous la conduite du même chirurgien, après l’avoir nommé gouverneur de ce nouvel établissement. En arrivant au Cap, Van-Rikbeck fit un traité avec les habitans, par lequel ils cédaient aux Hollandais la possession de leur pays pour la somme de quinze mille florins en diverses sortes de marchandises. C’est la première fois que les Européens, abordant sur des côtes lointaines, ont pu se persuader qu’un pays appartenait à ses habitans. Van-Rikbeck commença aussitôt à s’y fortifier par la construction d’un fort carré. Il forma dans l’intérieur du pays, à deux lieues de la côte, un jardin qu’il enrichit des semences de l’Europe. La compagnie hollandaise, pour encourager cette colonie naissante, offrit à tous ceux qui voudraient s’y établir soixante acres de terre par tête, avec droit de propriété et d’héritage, pourvu que, dans l’espace de trois ans, ils se missent en état de pouvoir subsister sans secours et contribuer à l’entretien de la garnison. Elle leur accordait aussi, à l’expiration de ce terme, la liberté de disposer de leurs