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le même avis à la forteresse, en tirant une petite pièce de canon et déployant le pavillon de la compagnie. S’il paraît plus d’un vaisseau, il tire pour chacun, et présente autant de fois le pavillon. Le bruit de la pièce va jusqu’au fort lorsque le vent est favorable ; et pour peu que le temps soit clair, le pavillon n’est pas vu moins aisément. D’un autre côté, on donne les mêmes signaux de l’île de Robben à la vue du moindre vaisseau, de quelque nation qu’il puisse être. Cette île est située à l’entrée du port, à trois lieues de la ville du Cap.

La montagne du Diable, nommée aussi montagne du Vent, n’est séparée de celle du Lion que par un ravin. Elle doit vraisemblablement ses deux noms aux vents du sud-est, qui sont annoncés par la nuée blanche dont on vient de parler. Ces terribles vents sortent de cette nuée comme de l’ouverture d’un sac, avec une si furieuse violence, qu’ils renversent les maisons, et causent mille dommages aux vaisseaux qui sont dans le port, sans épargner davantage les fruits et les moissons. La montagne est moins haute et moins large que celles de la Table et du Lion, mais elle s’étend jusqu’au bord de la mer. Elles forment ensemble un demi-cercle, qui renferme la vallée de la Table.

Les montagnes du Tigre, qui tirent ce nom de la variété de leurs couleurs et de leur ressemblance avec la peau du tigre, sont fort