Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ont cinq ou six pieds de hauteur ; les deux sexes sont bien proportionnés dans leur taille. Ils ressemblent aux nègres par la grandeur des yeux, la platitude du nez et l’épaisseur des lèvres, avec cette différence, qu’on emploie l’art pour leur aplatir le nez dans leur enfance. Leur chevelure est semblable à celle des Nègres, c’est-à-dire courte et laineuse. Les hommes ont les pieds gros et larges. Les femmes les ont petits et délicats. Elles ont (selon quelques voyageurs) au-dessus des parties naturelles une excroissance calleuse, qui sert comme de voile pour les couvrir. L’usage de se couper les ongles, soit des pieds, soit des mains, n’est connu ni de l’un ni de l’autre sexe. On voit peu de Hottentots tortus ou difformes : ils sont robustes, agiles et d’une légèreté surprenante. Un cavalier bien monté suit à peine le pas d’un Hottentot. C’est par cette raison que les gouverneurs hollandais du Cap entretiennent constamment une troupe de cavalerie pour les occasions où la nécessité oblige de les poursuivre. Ils sont tous chasseurs, et d’une habileté si singulière dans l’usage de leurs zagaies, de leurs flèches et de leurs kirris ou de leurs bâtons de rakkoum, qu’avec leurs zagaies ils parent un coup de flèche et de pierre.

Le vice favori des Hottentots est la paresse. Cette passion domine également leur corps et leur esprit. Le raisonnement est pour eux un travail, et le travail leur paraît le plus grand de tous les maux. Quoiqu’ils aient sans cesse