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cuire à l’eau comme en Europe. Les heures de leurs repas ne sont jamais réglées ; ils suivent leur caprice ou leur appétit, sans aucune distinction de la nuit ou du jour. Dans le beau temps, ils mangent en plein air. Pendant le vent ou la pluie, ils se tiennent renfermés dans leurs huttes. D’anciennes traditions les obligent à s’abstenir de certains mets, tels que la chair de porc et celle des poissons sans écailles, qui sont également défendues aux deux sexes. Les lièvres et les lapins sont défendus aux hommes et permis aux femmes ; le pur sang des animaux et la chair de taupe sont permis aux hommes et défendus aux femmes.

La malpropreté des Hottentots les expose à toutes sortes de vermine, surtout aux poux, qui sont d’une grosseur extraordinaire ; mais s’ils en sont mangés, ils les mangent aussi ; et lorsqu’on leur demande comment ils peuvent s’accommoder d’un mets si détestable, ils allèguent la loi du talion, et prétendent qu’il n’y a point de honte à dévorer des animaux qui les dévorent eux-mêmes. Ils ne paraissent point embarrassés lorsqu’on les surprend à la chasse des poux avec des tas de cette vermine autour d’eux.

Les Européens du Cap se servent aux champs d’une espèce de soulier de cuir cru, dont le poil est tourné en dehors. Aussitôt qu’ils les quittent, on voit les Hottentots les ramasser avec précipitation. Ils les conservent dans leurs huttes pour les jours de pluie. Si leurs provi-