Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/393

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reste du jour et la nuit suivante sont employés à la danse. Si la famille est riche, le salaire de l’opérateur est un veau ou un mouton.

Quelques auteurs, cherchant la raison d’un usage si bizarre, se sont imaginé qu’il peut servir à rendre les Hottentots plus légers à la course ; et quand on les interroge eux-mêmes, on n’en reçoit pas d’autre explication. Cependant Kolbe apprit de quelques vieillards intelligens que, par une loi fort ancienne, il est défendu aux hommes de leur nation d’avoir aucun commerce charnel avec les femmes tandis qu’ils ont deux testicules, et que cette loi est fondée sur l’opinion qu’un Hottentot dans cet état produit constamment deux jumeaux. Ceux qui se marieraient sans une mutilation si nécessaire se verraient exposés aux railleries du public, et la femme serait peut-être déchirée par toutes les autres personnes de son sexe ; aussi ne manque-t-elle point de se faire garantir l’état de son mari avant de l’épouser. Elle s’en rapporte néanmoins au témoignage d’autrui, parce que la modestie, dit l’auteur, ne lui permet pas de s’en assurer par ses propres yeux.

La jeunesse, parmi les Hottentots, est confiée à la garde des mères jusqu’à l’âge de dix-huit ans. On reçoit alors les garçons au rang des hommes, avec lesquels ils n’ont point auparavant la hardiesse de converser, sans en excepter leur propre père. Tous les habitans s’assemblent, et les hommes s’accroupissent