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traires des seigneurs. Il ajouta que, pour avoir négligé ces deux points, le roi de Juida avait fait beaucoup de tort au commerce de son pays. Sa majesté prit fort bien ce conseil, et demanda ce que les Anglais souhaitaient de lui payer. Snelgrave répondit que, pour les satisfaire et leur inspirer autant de zèle et de reconnaissance, il fallait n’exiger d’eux que la moitié de ce qu’ils payaient au roi de Juida. Cette grâce fut accordée sur-le-champ. Le roi, pour mettre le comble à ses bontés, ajouta qu’il était résolu de rendre le commerce florissant dans toute l’étendue de ses états ; qu’il s’efforcerait de garantir les blancs des injustices dont ils se plaignaient, et que Dieu l’avait choisi pour punir le roi de Juida et son peuple de toutes les bassesses dont ils s’étaient rendus coupables à l’égard des blancs et des noirs. Cette audience dura cinq heures, et Snelgrave en rapporta une très-grande idée de l’Alexandre d’Afrique.

Le lendemain les blancs furent appelés de fort bonne heure à la porte royale, où les officiers du roi leur déclarèrent que ce prince ne pouvait les voir de tout le jour, parce que c’était la fête de son fétiche ; mais qu’il leur faisait présent de quelques esclaves et de quantité de provisions ; qu’ils pouvaient faire fond sur toutes ses promesses, retourner à Iakin quand ils le souhaiteraient, et finir tranquillement leurs affaires sous sa protection. Ils trouvèrent à leur retour les esclaves et les pro-