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tion, entretenu aux dépens du public, pour les former d’avance aux fatigues de la guerre et que la plus grande partie de l’armée présente avait été élevée de cette manière. L’auteur en eut moins de peine à comprendre comment le roi de Dahomay avait étendu si loin ses conquêtes avec des troupes si régulières et tant de politique, il est certain que cette institution ferait honneur aux peuples les mieux civilisés.

De retour au comptoir d’Iakin, il eut à se plaindre des Nègres du pays et de leur prince : il essuya beaucoup d’affronts et de perfidies. Heureusement pour lui, le grand capitaine de Dahomay fut envoyé par son maître pour mettre l’ordre dans le pays d’Iakin. Les blancs, qui étaient sous la protection de son maître, furent bientôt vengés. Il entendit leurs plaintes. Les coupables furent chargés de chaînes et conduits au camp royal. Snelgrave eut la satisfaction de voir dans ce nombre un Nègre qui l’avait menacé du bout de son fusil. Cet insolent, et deux de ses compagnons qui avaient traité fort outrageusement les Anglais eurent la tête coupée par l’ordre du roi ; les autres furent retenus long-temps dans les fers, et réduits au pain et à l’eau, dans la cour même du roi, où ils étaient exposés à toutes les injures de l’air.

Le jour qui suivit l’arrivée du grand capitaine, tous les blancs se réunirent pour lui offrir leurs présens : il dîna le lendemain avec