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d’autre étoffe ornée diversement, suivant les degrés du rang ou de la richesse ; le reste du corps est nu. L’habit des femmes est fort différent de celui des hommes ; elles portent de véritables robes d’une étoffe légère de soie ou de coton, et la bienséance établie les oblige de se couvrir soigneusement le sein. Il n’y a point de barbiers publics aux Maldives ; chacun se fait le poil avec des rasoirs d’acier, ou des ciseaux de cuivre et de fonte. Quelques-uns se rendent mutuellement ce service. Le roi et les principaux seigneurs se font raser par des gens de qualité, qui se font un honneur de cette fonction sans en tirer aucun salaire. Mais leur superstition est extrême pour les rognures de leur poil et de leurs ongles ; ils les enterrent dans leurs cimetières avec beaucoup de soin pour n’en rien perdre ; c’est une partie d’eux-mêmes qui demande, disent-ils, la sépulture comme le corps. La plupart vont se raser à la porte des mosquées.

La langue commune des Maldives est particulière à ces îles, mais plus grossière et plus rude dans les atollons du sud, quoiqu’elle y soit la même. L’arabe s’apprend dès l’enfance comme le latin en Europe. Ceux qui ont des liaisons de commerce avec les étrangers parlent les langues de Cambaye, de Guzarate, de Malacca, et même le portugais.

L’île principale, qui se nomme Malé, et dont toutes les autres tirent leur nom, auquel on joint dives, qui signifie amas de petites