Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/109

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bois qui sont blanchis ; et lorsqu’ils les savent par cœur, ils effacent ce qu’ils ont écrit, et reblanchissent leurs tableaux. Ce qui doit durer est écrit sur une sorte de parchemin, composé des feuilles d’un arbre qui se nomme macarequeau : ces feuilles ont une brasse et demie de long sur un pied de large. Ils en font des livres qui résistent mieux au temps que les nôtres. Pour épargner le parchemin en montrant à écrire aux enfans, ils ont des planches de bois fort polies, sur lesquelles ils étendent du sable pour y former des lettres qu’ils font imiter à leurs élèves, et qu’ils effacent à mesure qu’elles ont été copiées. Quoique le temps des études soit borné, il se trouve parmi eux quantité de particuliers qui les continuent, surtout celle de l’Alcoran et des cérémonies de leur religion. Les mathématiques ne sont pas moins cultivées. Ils s’attachent principalement à l’astrologie ; et leur superstition va si loin en ce genre, qu’ils n’entreprennent rien sans avoir consulté leurs astrologues. Le roi entretient à sa cour un grand nombre de ces mathématiciens, et se conduit souvent par leurs lumières, ou plutôt par leurs rêveries.

Le gouvernement de l’état des Maldives est royal et fort ancien ; mais, quoique l’autorité du roi soit absolue, elle est exercée généralement par les prêtres. La division naturelle des treize atollons forme celle du gouvernement. On en a fait treize provinces, dont chacune a son chef qui porte le titre de naïbe. Ces naïbes