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nombre, il y en a peu qui méritent l’attention d’un voyageur. Les habitans les abandonnent lorsque les maladies y deviennent un peu fréquentes, et qu’ils y voient mourir en peu de temps deux ou trois personnes. Ils s’imaginent que le diable en a pris possession, et, cherchant à s’établir dans des lieux plus heureux, ils laissent leurs maisons et leurs terres.

Knox distingue dans le royaume de Candy deux sortes d’habitans : les uns, qu’il nomme Vadas, et qui paraissent avoir été le premier peuple de l’île. C’est une sorte de sauvages qui sont encore répandus dans les bois de plusieurs provinces, et qui se conduisent par des lois particulières. Quelques-uns sont soumis au roi, et lui paient un tribut ; les autres ne reconnaissent pas de maîtres, et n’ont ni maisons ni villes. Ils ne labourent jamais la terre, et ne se nourrissent que de leur chasse. Leur demeure est sur les bords des rivières, où ils passent la nuit sous le premier arbre que le hasard leur présente, avec la seule précaution de mettre quelques branches autour d’eux pour être avertis de l’approche des bêtes féroces par le bruit qu’elles font en les traversant. Knox vit dans sa fuite divers lieux où quelques troupes de ces sauvages avaient passé la nuit. C’est apparemment des Vadas qu’il faut entendre ce qu’on lit dans le journal de Pyrard, qui compare la figure des insulaires de Ceylan à celle des Nègres d’Afrique.

La nation principale est celle des Chingulais,