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maisons, qu’on ne manque jamais d’y abattre ces arbres lorsqu’ils commencent à pousser des boutons, d’autant plus que, si on les coupe auparavant, on y trouve une fort bonne moelle, qu’on réduit en farine pour faire des gâteaux qui ont le goût du pain blanc. C’est encore une ressource pour les insulaires lorsque le riz leur manque vers le temps de la moisson.

Le second arbre dont Knox parle avec admiration, c’est le kétoule, qu’il représente aussi droit que le cocotier, mais moins haut et beaucoup moins gros. Sa principale propriété consiste à rendre une espèce de liqueur qui se nomme telléghie, extrêmement douce, très-saine et très-agréable, mais sans aucune force. On la reçoit deux fois par jour, et trois fois des meilleurs arbres, qui en donnent jusqu’à douze pintes dans un seul jour. On la fait bouillir jusqu’à la réduire en consistance, et c’est alors une espèce de cassonade noire, que les habitans nomment djaggory. Avec un peu de peine, ils peuvent la rendre aussi blanche que le sucre, auquel d’ailleurs elle ne cède rien en bonté. Knox explique la manière dont on tire cette liqueur. Lorsque l’arbre est dans sa maturité, il pousse vers sa pointe un bouton qui se change en un fruit rond, et qui est proprement sa semence ; mais on ouvre ce bouton en y mettant divers ingrédiens, tels que du sel, du poivre, du citron, de l’ail et diverses feuilles qui l’empêchent de mûrir. Chaque