Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se cache dans les trous et les couvertures des maisons, où les chats lui donnent la chasse et le mangent. Les gherendés sont en grand nombre, mais sans venin, et ne font la guerre qu’aux œufs des petits oiseaux. L’hiécanella est une sorte de lézard venimeux, qui se cache dans le chaume des maisons, mais qui n’attaque pas les hommes, s’il n’est provoqué. On ne se représente pas sans frémir une grosse araignée de Ceylan nommée démocoulo, longue, noire, velue, tachetée et luisante, qui a le corps de la grosseur du poing, et les pieds à proportion. Elle se cache ordinairement dans le creux des arbres et dans d’autres trous. Rien n’est plus venimeux que cet insecte ; sa blessure n’est pas mortelle ; mais la qualité de son venin trouble l’esprit et fait perdre la -raison. Les bestiaux sont souvent mordus ou piqués de cet insecte monstrueux, et meurent sans qu’on y puisse remédier. Les hommes trouvent du secours dans leurs herbes et leurs écorces, lorsqu’ils emploient promptement cette ressource.

L’île de Ceylan a plusieurs sortes de pierres précieuses ; mais le roi, qui en possède en fort grand nombre, ne permet pas qu’on en cherche de nouvelles. Dans les lieux où l’on sait qu’elles se trouvent, il fait planter des pieux pointus, qui menacent ceux qui en approcheraient d’être empalés vifs. On tire de plusieurs rivières, des rubis, des saphirs et des yeux de chat pour ce prince. Knox vit plusieurs