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petites pierres transparentes de diverses couleurs, dont quelques-unes étaient de la grosseur d’un noyau de cerise, et d’autres plus grosses. Il vit aussi des rubis et des saphirs. Le fer et le cristal sont communs dans l’île, et les habitans font de l’acier de leur fer. Ils ont aussi du soufre ; mais le roi défend qu’on le tire des mines. Ils ont quantité d’ébène, beaucoup de bois à bâtir, de la mine de plomb, des dents d’éléphant, du turmeric, du musc, du coton, de la cire, de l’huile, du riz, du sel, du poivre, qui croît fort bien, et qu’ils recueilleraient en abondance, s’ils avaient occasion de s’en défaire. Mais les marchandises qui sont véritablement propres au pays sont la cannelle et le miel sauvage.

Un roi de Candy avait conçu une telle haine contre les Portugais, que, lorsqu’en 1602 l’amiral hollandais Spilberg aborda à Ceylan, ce prince, ne voyant dans ces nouveaux venus que les ennemis naturels du Portugal, et apprenant qu’ils avaient des vues d’établissement dans l’île, leur dit ces propres paroles : « Vous devez compter que, s’il plaît aux états et aux princes vos maîtres de faire bâtir une forterresse sur mes terres, la reine, le prince et la princesse que vous voyez ici seront les premiers à porter sur leurs épaules des pierres de la chaux, et tous les matériaux nécessaires. Ceux qui seront envoyés de la part de vos maîtres auront la liberté de choisir la baie ou le lieu qui leur conviendront. » Les rois