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communs, on y trouve, comme dans le reste de l’île, tous les arbres fruitiers des Indes, mais peu de légumes et d’herbes potagères. Les pâturages, qui sont d’une beauté admirable, nourrissent quantité de buffles, de bœufs et de cabris. Les chevaux y sont en grand nombre, mais de petite taille. Les moutons n’y profitent point. L’abondance des poules et des canards est extraordinaire. On les nourrit avec soin pour en vendre les œufs. Beaulieu parle avec étonnement du nombre des sangliers, qu’il dit être infini. Ils se trouvent, dit-il, dans les campagnes, dans les pâturages, et jusque dans les haies des maisons ; ils ne sont ni si grands ni si furieux qu’en France. Les cerfs et les daims surpassent les nôtres en grandeur. Les lièvres et les chevreuils sont rares dans toutes les parties de l’île ; mais tout autre gibier de chasse y est fort commun. On voit beaucoup d’éléphans sauvages dans les montagnes et dans les bois ; des tigres, des rhinocéros, des buffles sauvages, des porcs-épics, des civettes, des singes, des couleuvres et de fort gros lézards. Les rivières sont assez poissonneuses ; mais la plupart sont infestées de crocodiles.

Le roi d’Achem possède la meilleure et la plus grande partie de l’île ; le reste est divisé en cinq ou six rois, dont toutes les forces réunies n’approchent pas des siennes. La côte occidentale est bordée d’un grand nombre d’îles, quelques-unes assez grandes, mais à dix-huit ou vingt lieues de Sumatra ; d’autres plus petites,