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l’esclavage où ils étaient réduits par les Chinois, s’échappèrent en grand nombre, et vinrent peupler cette île. Si l’on s’arrêtait à leur physionomie, cette opinion ne serait pas sans vraisemblance. La plupart ont, comme les Chinois, le front large, les joues grandes, les yeux fort petits. Cette idée se trouve encore confirmée par le témoignage de Marc-Pol, qui, ayant vécu parmi les Tartares, avait appris d’eux que la grande Java leur payait anciennement un tribut, et qu’aussitôt que les Chinois se furent révoltés contre eux, les Javanais secouèrent le joug. On voit encore à Bantam un grand nombre de Chinois qui viennent s’y établir pour se dérober aux rigoureuses lois de la Chine.

On ne saurait douter du moins que les habitans de Java n’aient depuis long-temps leur propres rois. Il est arrivé dans cette île, comme dans d’autres pays, que, faute de lois ou d’ordre bien établi dans la succession, quantité de particuliers ont aspiré au titre de souverain, et se sont formé de petits états par la force ou par l’adresse. Chaque ville en composait un, avec les terres de sa dépendance ; mais le royaume de Bantam a toujours été le plus puissant.

Parmi les principales villes de Java on trouve d’abord Balamhouam, ville célèbre et revêtue de bonnes murailles. Elle a vis-à-vis d’elle l’île de Bali, dont elle n’est séparée que par un détroit d’une demi-lieue de large, qu’on