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nœuds entremêlés de fleurs, de plumes et d’aigrettes. Leurs robes sont à la turque ou à la persane : elles portent des bracelets, des pendans d’oreilles, des colliers de diamans et de rubis, et de grands tours de perles. Ces ornemens sont communs à tous les états. Les étoffes de soie et d’écorce d’arbre sont aussi en usage, sans aucune distinction, pour les deux sexes, et leur viennent de toutes les parties de l’Inde, qui s’empressent de les porter en échange pour du girofle et du poivre. On doit juger que ce n’est pas pour se garantir du froid qu’elles apportent tant de soin à leur parure ; ce goût de propreté leur est venu sans doute avec le mahométisme. Les hommes le portent jusqu’à parfumer leurs habits.

En général, les femmes sont d’une taille médiocre, blanches, assez jolies, et d’une humeur vive. Avec quelque soin qu’elles soient gardées, on ne peut les empêcher de tromper leurs maris : elles s’occupent ordinairement à filer du coton, qui croît en abondance dans toutes leurs îles. Les plus riches ne possèdent point d’argent. La principale richesse de ces insulaires consiste en clous de girofle. Il est vrai qu’avec cette précieuse marchandise, il n’y a rien qu’ils ne puissent se procurer. Les hommes sont un peu basanés ; ou plutôt d’une couleur jaunâtre, plus obscure que celle du coing. Ils ont des cheveux plats, et plusieurs se les parfument d’huiles odoriférantes. La plupart ont les yeux grands, et le poil des sourcils fort long.