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Gammalamma, qui peut passer pour la capitale de Ternate, quoique d’autres donnent ce titre à Maléca, ne contient qu’une rue assez longue, mais sans pavé. La plupart des édifices sont de roseaux ; le reste est de bois ; et les deux rangs qui forment la rue s’étendent le long du rivage. On découvre au milieu de l’île une très-haute montagne, couverte de palmiers et d’autres arbres, au sommet de laquelle on trouve une profonde caverne, qui semble pénétrer jusqu’au fond de la montagne, et dont l’ouverture est si large, qu’à peine reconnaîtrait-on quelqu’un d’un côté à l’autre.

Elle contient un espace en forme d’aire composé de pierres et de terre mouvante. C’est un volcan d’une nature extraordinaire. On en voit sortir une fontaine ; mais on ne sait si l’eau en est douce, aigre ou amère ; car personne n’a la hardiesse d’en goûter. Un Espagnol nommé Gabriel Rebelo, ayant eu la curiosité de mesurer avec des cordes la profondeur de la caverne, la trouva de deux mille cinq cents pieds. Antoine Galvan, qui commandait les Portugais dans ces îles en 1538, en a donné une description un peu embrouillée ; c’est pourquoi nous l’omettons.

Les relations hollandaises rapportent plus simplement que, près de la ville où le roi tient sa cour, il y a un volcan qui paraît terrible, surtout dans le temps des équinoxes, parce qu’alors on voit toujours régner certains vents dont le souffle embrase la matière qui nourrit