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temps donnent vingt-deux ou vingt-quatre lieues de circuit à l’île d’Amboine, et s’expliquent dans les mêmes termes sur les deux parties dont elle est composée. Au côté occidental, suivant la relation du premier voyage, on trouve un grand port qui s’enfonce l’espace de six lieues dans les terres, et qui peut contenir un nombre infini de vaisseaux. Il est presque partout sans fond, excepté vers le fort, où le fond est de bonnes tenue : sa largeur, qui est d’abord de deux lieues, se resserre ensuite de la moitié. Au côté oriental est un grand golfe qui répond à ce port : le terrain qui les sépare n’est que d’environ quatre-vingts perches. Il est si bas, qu’en le creusant de la hauteur d’un homme, on aurait joint facilement les deux golfes. Déjà même les pirogues et les catacores qui venaient de l’est au golfe occidental aimaient mieux se faire tirer par-dessus cette espèce d’isthme que de faire le tour de l’île ; et ce travail ne demandait pas plus de deux heures.

L’air du pays est sain, quoique la chaleur y soit excessive : l’eau est excellente ; le riz, le sagou et les fruits y sont en abondance. Le bois de construction n’y manque pas, et le brou de coco y fournit des cordages. La plus grande partie de l’île était alors inculte, par l’indolence des habitans qui ne se donnaient pas la peine de planter des girofles ; mais la nature leur en fournissait assez pour en faire un continuel commerce. Leurs mœurs, leurs usages