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Guinée. Quelques-uns l’attribuent à de petits animaux qui luisent de nuit. Quand l’eau blanche est passée, la mer décharge sur ses bords une plus grande quantité d’écume et d’ordure qu’à l’ordinaire. Cette eau est fort dangereuse pour les petits bâtimens, parce qu’elle empêche de distinguer les brisans. Les vaisseaux qui y sont exposés pourissent aussi plus tôt, et l’on observe que les poissons suivent l’eau noire.

Un autre objet d’admiration qu’on trouve dans ces mers, ce sont certains vermisseaux de couleur roussâtre qu’on nomme vavo, et qui paraissent tous les ans à un temps réglé le long du rivage, en divers endroits de l’île d’Amboine. Vers le temps de la pleine lune d’avril, on en voit une infinité qui s’étendent à l’est du château de la Victoire sur une grande lisière du rivage, particulièrement dans les endroits pierreux, où l’on peut les ramasser par poignées. Ils jettent le soir une lueur semblable au feu, qui invite les insulaires à sortir pour en aller faire leur provision, parce que ces insectes ne se font voir que trois ou quatre jours dans l’année. Les Amboiniens les savent confire ; ils en font une espèce de bacassoum qui leur paraît excellent ; mais si l’on diffère seulement un jour de les saler, ils s’amollissent si fort, qu’il n’en reste qu’une humeur glaireuse et tout-à-fait inutile.

Les Amboiniens sont de moyenne stature, plus maigres que gros, et fort basanés. Ils