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mélange de leurs anciens usages, et de ceux qu’ils ont empruntés des Hollandais. Quoique les joyaux de prix soient rares parmi ces insulaires, on en voit plusieurs en or, en argent, en diamans et en perles ; un des plus anciens ornemens des Orientaux, connu du temps d’Abraham, est celui que les femmes portaient au milieu du front, et qui leur descendait entre les sourcils. Cette espèce de joyaux semble ne s’être conservée qu’ici, où Valentyn eut l’occasion d’en examiner quelques-uns des plus étranges ; le principal avait six pendans, qui couvraient presque tout le visage ; mais la plupart n’en ont qu’un, qui tombe jusque sur le nez, et d’autres sont sans pendans. On compte parmi les plus précieux ornemens des princes du pays les serpens d’or, qui sont ordinairement à deux têtes, et qui valent jusqu’à cent cinquante florins ou plus. Ces insulaires mettent au-dessus de l’or même le sovassa, qui est une composition de ce métal avec certaine quantité de cuivre. L’auteur croit que c’est le véritable orichalcum des anciens. On en fait des anneaux, des pommés de canne, des boutons et toutes sortes de petits vaisseaux. Au reste, il ne se trouve de ces joyaux que parmi les chefs. Tous les autres sont fort pauvres. Les radjas, les patis et les orancaies tirent un revenu assez honnête de leurs terres et de leurs clous de girofle, pour lesquels on leur paie encore le droit d’un sou pour chaque livre ; ils pourraient amasser des richesses, s’ils ne dépensaient