Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moins de lumière que ceux qu’on fait ici de la meilleure cire ; et lorsqu’ils sont bien allumés, on a beaucoup plus de peine à les éteindre.

L’abondance des palmiers supplée au défaut de la vigne, qu’on n’a jamais pu faire croître dans l’île, et lui procure continuellement une liqueur que les Hollandais ne font pas difficulté de comparer aux plus excellens vins de France, quoiqu’ils ne la trouvent pas tout-à-fait si saine. On n’en peut boire avec excès sans s’exposer à la dysenterie.

On voit dans le royaume de Macassar de vastes plaines qui ne sont couvertes que de cotonniers, et cet arbrisseau s’y distingue aussi par des propriétés singulières. Ses fleurs, au lieu d’être jaunes comme dans les autres contrées de l’Asie et de l’Afrique, y sont d’un rouge couleur de feu, longues, coupées comme le lis, et très-agréables à la vue, mais sans aucune sorte d’odeur. Aussitôt que la fleur est tombée, le bouton devient aussi gros qu’une noix verte, et donne un coton qui passe pour le plus fin de l’Inde.

On admire que, sous la ligne, non-seulement plusieurs légumes, tels que les raves, la chicorée et le pourpier, mais les choux même, soient aussi communs dans l’île de Célèbes qu’en Europe. On y trouve du romarin, du baume, du nénuphar, et quantité d’excellens simples dont les habitans connaissent la vertu pour de certaines maladies. L’opium, que les Portugais nomment ophion, est celui dont on