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accoucherait naturellement, parce que le soleil et la lune, ayant reconnu par une expérience commune que le monde avait besoin de leur influence, s’étaient enfin réconciliés, à condition que l’empire du ciel se partagerait également entre l’un et l’autre, c’est-à-dire que le soleil régnerait pendant la moitié du jour, et la lune pendant l’autre moitié. Ces fables en valent bien d’autres.

Les Portugais des Moluques et des marchands de Sumatra y prêchèrent en concurrence, les uns la loi de l’Évangile, et les autres celle de l’Alcoran. Le roi de Célèbes balançait entre ces deux religions ; il prit le parti de demander au roi d’Achem et au gouverneur des Moluques deux des plus savans docteurs de l’une et de l’autre loi pour terminer ses doutes. Mais son conseil, qui craignait que ces disputes ne troublassent les esprits, lui proposa d’embrasser la loi de ceux qui arriveraient les premiers, Dieu ne pouvant pas sans doute permettre que l’erreur arrivât avant la vérité. Le roi suivit ce singulier avis. Les mahométans arrivèrent les premiers, et l’Alcoran fut la loi du pays.

Vers l’année 1560, la compagnie hollandaise envoya quelques-uns de ses premiers officiers à Sambanco, qui régnait alors dans le Macassar, pour lui demander la permission de trafiquer avec ses sujets. Elle leur fut accordée d’autant plus facilement, que ce prince, ayant déjà tiré de grands avantages du commerce des Portugais, ne s’en promit pas