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promettaient du secours ! Deux des plus gros vaisseaux hollandais mirent à terre quelques compagnies de soldats, qui avaient ordre de se joindre aux rebelles de Bonguis. Cinq autres attaquèrent la forteresse portugaise ; et leur artillerie étant fort nombreuse, ils n’eurent besoin que d’un jour pour la réduire en poudre. Quantité de braves gens périrent sous les ruines ; et ceux qui se trouvèrent vivans lorsque l’ennemi entra dans la place, aimèrent mieux périr les armes à la main que d’accepter la composition qu’on leur offrit. Le gouverneur avait été tué dès la première décharge. Sa femme, ne pouvant lui survivre, fit une action dont la mémoire se conserve encore. Elle rassembla tout ce qu’elle avait de richesses en pierreries et en lingots d’or ; elle en fit charger sous ses yeux les plus gros canons de la forteresse ; et pour ôter aux Hollandais le plaisir de posséder de si précieuses dépouilles, elle mit de sa propre main le feu aux pièces qui étaient pointées du côté de la mer ; ensuite elle alla se poster courageusement dans l’endroit le plus dangereux, où elle trouva bientôt la mort.

Pendant que les cinq vaisseaux hollandais achevaient de battre la forteresse et la ville de Ionpandam, les autres étaient aux prises avec la petite flotte portugaise, qui se vit aussi forcée de céder à l’inégalité du nombre ; mais ce ne fut qu’après un combat fort glorieux. De sept vaisseaux dont elle était composée, trois furent brûlés, deux coulés à fond, et les deux