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on tire beaucoup d’huile et de vin. Après trois jours de chemin, le long de la côte on trouve la baie de Mauban dans le pli du bras ; au dehors de cette baie est le port de Lampon.

Depuis Lampon jusqu’au cap d’El-Engano, la côte n’a pour habitans que des barbares. C’est là que commence la province et la juridiction de Cagayan : elle s’étend l’espace de quatre-vingts lieues en longueur, et de quarante en largeur ; sa capitale est la Nouvelle-Ségovie, fondée par le gouverneur don Consalve de Ronquille, avec une église cathédrale, dont le premier évêque fut Michel de Bénavidès, en 1598. La ville est située sur le bord d’une rivière du même nom, qui vient des montagnes de Santor, dans Pampagna, et qui traverse presque toute la province. C’est la résidence d’un alcade-major avec une garnison. On y a construit un fort en pierre, soutenu par d’autres ouvrages pour se défendre des montagnards. Les paroisses de cette province ont été confiées aux dominicains. Les Cagayans tributaires sont au nombre d’environ neuf mille. Toute la province est fertile, et ses habitans, dont on vante la vigueur, se partagent entre l’agriculture et la milice, tandis que leurs femmes font divers ouvrages de coton. Les montagnes y fournissent une si grande quantité de cire, qu’étant à très-vil prix, les pauvres s’en servent au lieu d’huile à brûler. On trouve dans le même lieu quantité de bois estimés, tels que le brésil et l’ébène.