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mines de Boutoua et de Manchika. La seconde de ces deux demandes suffisait pour faire juger de la première. Le territoire de Mongas étant situé entre Séna et les mines, il fallait nécessairement s’ouvrir un passage par l’épée. L’empereur consentit aux deux propositions, et fit offrir à Barretto cent mille hommes, qu’il refusa.

L’armée portugaise se remit en marche. Elle était composée de cinq cent soixante mousquetaires et de vingt-trois cavaliers. Pendant dix jours qu’elle employa dans cette route, elle eut beaucoup à souffrir de la soif et de la faim. Il fallut suivre presque continuellement la rivière de Zambèze, dont le cours est fort rapide, et sur laquelle s’avancent, à quatre-vingt-dix lieues de la mer d’Éthiopie, des pointes de la haute montagne de Lupata, qui paraissent comme suspendues sur son canal. À la fin de cette ennuyeuse marche, les Portugais commencèrent à découvrir une partie de leurs ennemis, et remarquèrent bientôt plus clairement que tout le pays était couvert d’habitans armés. Barretto ne s’alarma point de ce spectacle. Il donna la conduite de son avant-garde à Vasco Fernando Homen ; et, se réservant celle de l’arrière-garde, il plaça son bagage et quelques pièces de canon dans l’intervalle de ces deux corps. Lorsqu’il fut près d’en venir à la charge, il fit avancer son artillerie au front de ses troupes et sur ses flancs. L’ennemi s’approcha d’un air ferme : son ordre de