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part pour Acapulco, revient chargé d’argent avec un gain de quatre pour un.

La fécondité d’un climat se faisant observer jusque dans la propagation des animaux, on voit naître dans les campagnes des Philippines une si grande quantité de buffles sauvages, qu’un bon chasseur en peut tuer vingt à coups de lance dans l’espace d’un jour. Les Espagnols ne les tuent que pour en prendre la peau, et les Indiens en mangent la chair. Le nombre des cerfs, des sangliers et des chèvres, est surprenant dans les forêts. On n’a pas manqué d’apporter à Manille et dans quelques autres îles des chevaux et des vaches de la Nouvelle-Espagne, qui n’ont pas cessé d’y multiplier ; mais l’excessive humidité, de la terre ne permet pas d’y élever des moutons.

On ne parle point des singes pour en faire admirer le nombre, quoiqu’il soit incroyable dans les montagnes ; mais ils y sont d’une grandeur monstrueuse, et d’une hardiesse qui les rend capables de se défendre contre des hommes. Lorsqu’ils ne trouvent plus de fruits dans leurs retraites, ils descendent sur le rivage de la mer pour s’y nourrir d’huîtres et de crabes. Entre plusieurs espèces d’huîtres, on en distingue une qu’on appelle taklo, et qui pèse plusieurs livres.

On voit dans ces îles une espèce de chats de la grandeur des lièvres, et de la couleur des renards, auxquels les insulaires donnent le nom taguans. Ils ont des ailes comme les chauves-