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mille ans. » Le khan lui marqua sa satisfaction par un sourire.

» Nous nous retirâmes avec une vive joie pour nous préparer au départ. Trois jours après, à la sollicitation du nauticor, sa majesté nous envoya deux mille taëls, et nous remit aux ambassadeurs qu’il envoyait à la cour d’Uzanguay, capitale de la Cochinchine. Enfin nous partîmes avec eux. George Mendez nous fit présent de mille taëls ; libéralité qui ne pouvait l’appauvrir, parce qu’il en avait déjà six mille de rente. Il nous accompagna pendant le premier jour de notre voyage, sans pouvoir retenir ses larmes lorsqu’il envisageait l’éternel exil auquel il s’était condamné volontairement.

» Étant partis de Tuymicam le 9 mai 1545, nous arrivâmes le soir dans une ville nommée Guatypamear, célèbre par son université, où nous fûmes traités fort civilement sous la protection des ambassadeurs. Le lendemain nous allâmes passer la nuit à Puchanguim, petite ville, mais défendue par des fossés très-larges et par quantité de tours et de boulevards. Nous nous rendîmes le troisième jour dans une ville plus considérable, qui se nommait Euxellu.

» Cinq jours après, n’ayant pas cessé de suivre la rivière, nous arrivâmes à la porte d’un temple nommé Singuafatur, près duquel on voyait un enclos de plus d’une lieue de circuit, qui contenait cent soixante-quatre