Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/170

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mis leurs services au roi de Martaban, avaient abandonné ses intérêts par des raisons qui n’étaient connues de leur chef, et qu’ils avaient pris parti pour le roi de Brama ; qu’ils étaient au nombre de sept cents sous les ordres de Jean Cayero ; qu’entre les principaux officiers je trouverais Lancerot Guerreyra et ses trois capitaines, et qu’étant chargé des ordres de don Pedro Faria, je ne devais attendre d’eux que des civilités et des caresses ; qu’à l’égard des Achémois, dont le gouverneur de Malacca se croyait menacé, sa crainte n’étant fondée que sur le départ de cent trente vaisseaux qui étaient venus d’Achem sous la conduite de Bijaya Sora, roi de Pedir, ils m’assuraient que cette redoutable flotte avait été défaite par l’armée de Sornau, avec perte de soixante-dix bâtimens et de six mille hommes, sans compter la ruine de quinze fustes qui étaient tombées entre les mains de Guerreyra ; que dix ans ne suffiraient pas aux Achémois pour réparer leur disgrâce ; enfin que Malacca était sans danger, et que les troupes portugaises étaient inutiles au gouverneur.

» Je me rendis à terre pour recevoir les mêmes explications de Cayero. Il était retranché à quelque distance de la ville, sans aucune communication avec les assiégés, mais sans traité avec leurs ennemis, c’est-à-dire moins en apparence pour prendre part aux événemens que pour les observer. Je lui présentai l’ordre du gouverneur. Il me tint le