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paratifs du triomphe. Le roi fit dresser dans son quartier quatre-vingt-six tentes d’une richesse admirable, dont chacune fut environnée de trente éléphans. Toute l’armée fut rangée dans un fort bel ordre ; et les étrangers ayant été avertis de prendre les postes qui leur seraient assignés, Cayero ne put se dispenser d’en accepter un avec tous ses Portugais. Il se trouva placé à l’avant-garde, qui n’était pas éloignée de la porte par laquelle Chambaïna devait sortir. On comptait plus de quarante nations qui, étaient rangées successivement depuis ce lieu jusqu’au quartier du roi, derrière lequel tous les Bramas s’étaient rangés pour sa garde.

» Un coup de canon, qu’on tira vers midi fut le signal auquel nous vîmes ouvrir les portes de la ville. Trois cents éléphans armés commencèrent la marche : ils étaient suivis d’une partie des détachemens bramas qui avaient été envoyés la veille pour prendre possession des principaux postes ; ensuite venaient tous les seigneurs qui s’étaient trouvés dans la ville, et qui partageaient l’infortune de leur maître. Huit ou dix pas après eux, on voyait le raulin de Mounaï, ce prêtre qui avait apporté au camp la soumission de Chambaïna. Il était chef de tous les autres prêtres, et pontife suprême de la nation. Immédiatement après lui, on portait dans une litière Nhaï-Canatou, fille du roi de Pégou, que les Bramas avaient dépouillé aussi de ses états, et femme de Chambaïna.