Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/195

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dans la crainte de l’affliger en diminuant l’idée qu’il avait de sa propre grandeur.

» Les cérémonies de la salutation, et celles du compliment et de la réponse, ne m’offrirent rien dont je n’eusse déjà vu des exemples ; mais il me parut tout-à-fait nouveau qu’après une harangue de cinq ou six lignes et une réponse encore plus courte, tout le reste de l’audience fût employé en danses, en concerts et en comédies. Après quelques préludes des instrumens, cette fête commença par une danse de six femmes âgées avec de jeunes garçons, qui fut suivie d’une autre danse de six vieillards avec six petites filles, bizarrerie que je ne trouvai pas sans agrément. Ensuite on joua plusieurs comédies, qui furent représentées avec un appareil si riche et tant de perfection, qu’on ne peut rien s’imaginer de plus agréable. Vers la fin du jour, le calaminham se retira dans ses appartemens intérieurs, accompagné seulement de ses femmes.

» Notre séjour à Timplam dura trente-deux jours, pendant lesquels nous fûmes traités avec autant de civilité que d’abondance. Le temps que mes compagnons donnaient à leurs amusemens, je l’employais avec une satisfaction extrême à visiter de somptueux édifices et des temples qui me ravissaient d’admiration. Je n’en vis pas de plus magnifique que celui de Quiaï-Pimpocau, dieu des malades ; et j’ai déjà fait remarquer que la piété de ces peuples se porte en particulier au soulagement des infirmités humaines.