Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouver toutes sortes de marchandises. On n’y voit point de monnaie d’or ni d’argent. Tout se vend ou s’achète au poids des échanges.

» La cour est fastueuse ; la noblesse, qui est riche et polie, se fait honneur de contribuer par sa dépense à la grandeur du monarque. On y voit toujours plusieurs capitaines étrangers, que le calaminham s’attache par de grosses pensions. Il n’a jamais moins de soixante mille chevaux et de dix mille éléphans autour de sa personne. Les vingt-sept royaumes dont l’état est composé sont gardés par un prodigieux nombre d’autres troupes divisées en sept cents compagnies, dont chacune doit être formée, suivant leur institution, de deux mille hommes de pied, de cinq cents chevaux et de quatre-vingts éléphans. Le revenu impérial monte à vingt millions d’or, sans y comprendre les présens annuels des princes et des seigneurs. L’abondance est répandue dans toutes les conditions. Les gentilshommes sont servis en vaisselle d’argent, et quelquefois d’or. Celle du prince est de porcelaine ou de laiton. Tout le monde est vêtu de satin en été, de damas et de taffetas rayés, qui viennent de Perse. En hiver ce sont des robes doublées de belles peaux. Les femmes sont fort blanches et d’un excellent naturel. En général, le caractère des habitans est si doux, qu’ils connaissent peu les querelles et les procès.

» L’ambassadeur, après avoir reçu des lettres et des présens pour le roi son maître, par-