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ont trouvé cet ordre si sûr pour exclure les étrangers de leur succession, que, sans être moins jaloux qu’en Turquie, ni moins soigneux d’enfermer leurs femmes, ils observent l’usage de faire passer les biens aux neveux maternels.

On marie les filles dans un âge fort tendre. Il s’en trouve peu qui attendent jusqu’à douze ans, et rien n’est plus commun que de les voir mères à dix ans. La plupart sont de petite taille. Leurs mariages prématurés arrêtent peut-être les développemens de la nature ; mais elles sont propres, et généralement d’une figure agréable. La loi qui leur permet d’avoir plusieurs maris les met à couvert du cruel usage d’une grande partie des Indes, qui oblige les femmes idolâtres à se faire brûler vives avec le mari qu’elles ont perdu.

Les habitans riches du Malabar, entre lesquels on comprend les rois mêmes et les princes, n’affectent pas, comme dans les autres pays des Indes, de se distinguer par une grande abondance de vaisselle d’or et d’argent. Ils n’emploient que des paniers de jonc, et des plats de terre ou de cuivre. Le reste de leurs meubles consiste dans des tapis ou des nattes. Au lieu de bougies et de chandelle, ils brûlent de l’huile de coco dans les lampes. S’ils mangent la nuit, ils tournent le dos à la lumière. Ils ne font jamais de feu dans leurs maisons, parce que le froid n’y est jamais assez vif pour les obliger à se chauffer. Les che-