Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/281

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états voisins. S’ils pénètrent chez leurs ennemis, c’est pour se venger par quelques ravages ; et lorsqu’ils font la paix, ils se restituent mutuellement toutes leurs conquêtes, à l’exception du butin.

L’air est sain sur toute la côte. On y trouve abondamment du gibier de toutes les espèces. La mer voisine est fort poissonneuse et le poisson excellent. L’Asie a peu de pays où l’on trouve avec plus de facilité et d’abondance tout ce qui est nécessaire à la subsistance des hommes. Les fruits et les plantes y sont d’une excellence et d’une variété singulières. Cependant le poivre du Malabar est moins estimé que celui de quelques états voisins, quoiqu’il en produise beaucoup plus. On n’y trouve du cardamome que dans le royaume de Cananor, sur une montagne éloignée de la mer d’environ six à sept lieues. Le profit en est grand pour les propriétaires, non-seulement parce qu’il n’en croît point ailleurs, mais parce qu’il demande moins de culture que le poivre. On est dispensé de le semer, et même de labourer la terre. Il suffit de mettre le feu aux herbes qui se sont multipliées pendant les pluies et que le soleil dessèche après l’hiver. Leurs cendres brûlées disposent la terre à produire le cardamome. Il se transporte dans tous les royaumes de l’Inde, en Perse, en Arabie, en Turquie, et jusqu’en Europe, où il ne s’emploie guère néanmoins que pour les usages de la médecine : mais la plupart des