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à tant de victimes innocentes lorsque, nous voyant partir, elles perdirent l’espérance qu’elles avaient eue pendant quelques instans, de trouver du soulagement à la soif qui les consumait. Ce souvenir m’afflige encore. »


CHAPITRE III.

Goa.

L’île de Goa était, comme on l’a vu dans le premier volume de cet Abrégé, une dépendance du royaume de Décan ; elle a donné son nom à la ville qui en est la capitale. Cette île, dont le circuit est d’environ huit lieues, est formée par une belle et grande rivière qui l’environne, et qui fait plusieurs autres îles peuplées d’Indiens et de Portugais. Cette rivière est assez profonde, quoique les grands vaisseaux, tels que les caraques et les galions, soient obligés de s’arrêter à l’embouchure, qui porte le nom de Barre. Les bords de l’île sont défendus par sept forteresses, dont les deux principales sont à l’embouchure de la rivière ; l’une au nord, du côté de la terre ferme, qui est le pays de Bardes, dépendant aussi des Portugais, et pour la garde d’une belle fontaine d’eau fraîche autant que pour celle de la rivière ; l’autre à l’opposite, sur un cap de l’île. Ces deux forteresses défendent fort bien l’en-