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loi n’ôtait aux veuves que la liberté de se remarier, en leur laissant néanmoins celle de se brûler par un simple mouvement de tendresse, et dans l’espérance de rejoindre l’objet de leur affection. Ce motif n’a souvent que trop de force, surtout dans de jeunes femmes qui se voient condamnées pour le reste de leur vie aux horreurs du veuvage. On peut même conclure du récit de Méthold non-seulement que les femmes sont élevées dans des préjugés favorables à l’ancien usage, mais que toute la nation n’est pas fâchée qu’il se perpétue.

Il nous reste à parler des mines de Golconde. Tavernier se vante d’être le premier Européen qui les ait visitées ; il se trompe. Ce même anglais Méthold, dont nous avons mêlé les observations à celles de Tavernier, avait fait un voyage aux mines en 1622 ; et nous transcrirons son récit avant celui du voyageur français.

Méthold ayant entendu parler avec admiration d’une mine de diamans dont le roi de Golconde s’était mis en possession, et qui attirait tous les joailliers des pays voisins, ne put résister à la curiosité de la visiter. On attribuait cette découverte au hasard. Un berger, gardant son troupeau dans un champ écarté, avait donné du pied contre une pierre qui lui avait paru jeter quelque éclat. Il l’avait ramassée, et l’ayant vendue pour un peu de riz à quelqu’un qui n’en connaissait pas mieux la valeur, elle était passée de mains en mains,