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sans rapporter beaucoup de profit à ses maîtres, jusqu’à celle d’un marchand plus éclairé, qui, par de longues recherches, était parvenu enfin à découvrir la mine. Méthold, également curieux de voir le lieu d’où l’on tirait une si riche production de la nature, et de connaître l’ordre qui s’observait dans le travail, entreprit ce voyage avec Socore et Thomason, tous deux employés comme lui au service de la compagnie anglaise dans le comptoir de Masulipatan.

Ils employèrent quatre jours à traverser un pays désert, stérile et rempli de montagnes. Cet espace leur parut d’environ cent huit milles d’Angleterre. Le premier étonnement fut de trouver les environs de la mine fort peuplés, non-seulement par la multitude des ouvriers que le roi ne cessait pas d’y envoyer, mais encore par un grand nombre d’étrangers que l’avidité du gain attirait de toutes les contrées voisines. Les trois Anglais se logèrent dans une hôtellerie assez commode ; et pour suivre l’usage établi, ils rendirent une visite de civilité au gouverneur, Radja Ravio, qui était bramine ; le roi l’avait chargé de recevoir les droits de la couronne, et de conserver l’ordre entre quantité de nations différentes. Cet officier leur fit voir de fort beaux diamans dont le plus précieux était de trente carats, et pouvait se tailler en pointe.

Le jour suivant ils se rendirent à la mine : elle n’est qu’à deux lieues de la ville de Gol-